top of page

L'impact de l'animal sur la santé et le bien-être humain

FORMATION COMPORTEMENTALISTE SPÉCIALISTE DU CHIEN ET DU CHAT SESSION SEPTEMBRE 2019




Remerciements

Un simple merci à tous les formateurs d'Animautopia me paraissait très réducteur du fait de tout l'enrichissement qui m'a été apporté tout le long de ma formation.Merci à Gwendoline LE PEUTREC – REDON, responsable de formation et formatrice des modules chat, éthologie et métier, pour avoir créé les formations Animautopia et me donner ainsi l'opportunité de changer de vie. Merci de m'avoir fait découvrir le métier de comportementaliste et transmis sa passion pour ce merveilleux métier. Merci de m'avoir transmis son énergie et ses encouragements durant tout le long de la formation.Merci à Romy SAUVAGEOT, formatrice du module chien, pour le temps passé à peaufiner les cours, à rendre ludique et attractifs les séances quotidiennes (surtout par des séances de squat).Merci pour sa gentillesse et son dévouement à m'expliquer les différents rouages du comportement canin.Merci à Nadine CHASTANG, formatrice du module éducation canine, pour m'avoir permis de me remettre en question, de m'avoir appris à lire les chiens et me faire découvrir les merveilleuses capacités de nos compagnons à 4 pattes à nous comprendre sans que nous n'ayons besoin de dire quelque chose.Merci à Sandrine LAFOSSE, psychologue intervenant dans le module humain sur la partie psychologie humaine, de m'avoir permis de comprendre et accepter mes émotions plus en profondeur. Merci pour cette expérience fabuleuse au centre équestre avec Orida. Merci à Nicolas GUSTO, intervenant dans le module humain sur la partie communication, de m'avoir transmis les bases d'une bonne communication et de m'avoir fait comprendre les points que je devais mettre en avant pour mieux me faire connaître.Merci à Béatrice NAVARRE, vétérinaire florathérapeute, d'avoir pris du temps pour nous expliquer les différentes maladies qui avaient un impact direct sur le comportement du chien et du chat.Merci à Maïmouna DIOPavec qui j’ai partagé la formation, pour les rires partagés, l’écoute et les échanges qu’on a pu avoir. Je lui souhaite une belle réussite et espère que nos routes seront amenées à se recroiser.Merci à Sébastien EYMARD, mon mari, qui me soutient et me motive toujours dans ce que j’entreprends. J’espère qu’il se joindra à moi bientôt pour une nouvelle aventure.Merci ANIMAUTOPIApour toute la richesse et la qualité des formations proposées. J'ai vécu une session de formation parfaite et je me sens grandie.Je n'ai qu'un seul regret, j'ai commencé en septembre 2019 et c'est maintenant terminé !Me voilà lancée dans ma nouvelle aventure dans laquelle j'espère vous recroiser tous un jour.@ Très bientôt


L’IMPACT DE L’ANIMAL SUR LA SANTE ET LE BIEN-ETRE HUMAIN


Sommaire

Remerciements ............................................................................................................ 3

Introduction .................................................................................................................. 7

I) La zoothérapie ou médiation animale ..................................................................... 9 1) Quelques définitions .......................................................................................... 9

2) Histoire de la Zoothérapie ................................................................................. 9

3) Choix d’un animal médiateur ........................................................................... 11

II) Les différents domaines d’application ................................................................ 12 1) Avec le chien ................................................................................................. 12

a) Auprès des personnes âgées ................................................................ 12

b) Auprès des enfants atteints de troubles autistiques .............................. 14

c) En milieu carcéral .................................................................................. 15

2) Avec le chat ................................................................................................... 17

a) Auprès des personnes vulnérables....................................................... 17

b) En milieu carcéral ................................................................................. 20

c) La Ronron-thérapie ............................................................................... 21

III) Et le bien-être animal dans tout ça ? .................................................................. 24

Conclusion ................................................................................................................. 27

Bibliographie .............................................................................................................. 29


L’IMPACT DE L’ANIMAL SUR LA SANTE ET LE BIEN-ETRE HUMAIN


Introduction

Depuis toujours, Animaux et Humains partagent le même espace, les mêmes ressources, vivent côte à côte dans un subtil équilibre. Puis dans un processus d'évolution, ils se sont rapprochés.Les loups ont profité des restes de nourriture issus de la chasse des Hommes. Les Hommes ont alors profité de la présence de ces loups pour leur sécurité.Les hommes ont continué d'évoluer et leur mode de vie a changé, ils sont passés de nomades à sédentaires et ont développé de nouvelles stratégies pour se nourrir : c'est le début de l'agriculture et de l'élevage.

On considère ce changement comme élément déclencheur de la domestication du chien et du rapprochement du chat près des humains.Une nouvelle relation commensale se met en place où les chats profitent des rongeurs rodant près des récoltes et les Hommes, eux, de la protection de leurs récoltes contre ces indésirables.Les chats suivent alors les Hommes et sont exportés dans le monde entier lors des premiers grands voyages maritimes, et notamment la découverte des Amériques, où ils embarquaient sur les navires pour combattre la vermine. Cela entraînera rapidement leur domestication.Après la domestication de nombreuses races de chiens ont vu le jour et avec elles une sélection artificielle qui se fera soit d'un point de vue d'utilité comme les chiens de chasse par exemple, soit selon un critère essentiellement esthétique qui entraînera la naissance des chiens de compagnie.

Le chat sera quant à lui uniquement sélectionné pour ses critères de beauté. L'utilité de la chasse aux rongeurs ayant complètement disparue dans notre société moderne.Malgré leurs différents types morphologiques, chiens et chats ont su développer au fil du temps une capacité très particulière : décrypter les émotions humaines.Lire nos mimiques, interpréter nos micro-expressions, nos animaux de compagnie sont devenus des experts de la lecture de l'humain.Nos amis à 4 pattes nous décryptent tellement bien qu'ils sont désormais utilisés comme vecteurs de bien-être pour des personnes en difficultés. Catalyseurs sociaux, raviveurs de souvenirs, chiens et chats sont au cœur d'un nouveau concept : la médiation animale.


I) La zoothérapie ou médiation animale

1) Quelques Définitions :


La zoothérapie Le mot nous vient du grec, « zoo » qui signifie « qui est animal » et « therapeia » qui est une cure ou un soin.« La zoothérapie est un ensemble de méthodes thérapeutiques non conventionnelles qui utilisent la proximité d'un animal domestique ou de compagnie auprès d'un humain souffrant de troubles mentaux, physiques ou sociaux pour réduire le stress ou les conséquences d'un traitement médical ou des problèmes post-opératoires ». Elle peut être le point de départ ou un complément à des thérapies plus traditionnelles. (« Wikipédia »)Il est important de préciser que dans le cadre d’une zoothérapie, l’animal ne soigne pas.


La médiation animale La médiation animale est une relation d'aide à titre préventif ou thérapeutique dans laquelle un professionnel qualifié va introduire un animal auprès d'un bénéficiaire. Il s'agit d'une mise en application de la zoothérapie.Il existe deux types de médiation animale :- Les Activités Assistées par l'Animal (les AAA)Elles visent à améliorer la qualité de vie d'une certaine catégorie de personne. Elles n'ont aucune prétention médicale.- Les Thérapies Assistées par l'Animal (les TAA)Ce sont des auxiliaires à des thérapies conventionnelles. Exemple : L'Equithérapie, l'Hippothérapie, la Cynothérapie.


2) Histoire de la zoothérapie

C'est au XVIIIèmesiècle que l'on voit apparaître les prémices de la thérapie par l'animal. En effet, William TUKE, philanthrope et humaniste, fût particulièrement choqué par les conditions de vie des aliénés en asile. Ceux-ci étaient traités très durement, ils étaient enchainés, enfermés, battus.Il créa un institut nommé « York Retreat » en 1796 afin d'améliorer la vie des personnes atteintes de troubles mentaux.Il redéfinit la santé mentale et décide d'utiliser une approche différente, basée sur l'éthique, la bienveillance et la considération de l'être humain.Il fût le premier à confier des lapins et des volailles aux malades, afin que ceux-ci en prennent soin. Il constata que les malades arrivaient mieux à se concentrer et se responsabiliser.

Toutefois, ce sont les infirmières qui ont implanté la pratique en milieu thérapeutique.Florence Nightingale, fondatrice des techniques d’infirmières modernes, fut l’une des pionnières dans l’emploi d’animaux pour améliorer la qualité de vie des patients. Durant la guerre de Crimée (1854-1856), elle gardait une tortue à l’hôpital parce qu’elle savait, pour avoir observé le comportement des animaux depuis son enfance, que ceux-ci avaient le pouvoir de réconforter les gens et diminuer l’anxiété.Après la Première Guerre mondiale, un hôpital de New York, le Pawling Army Air convalescent Force, a utilisé des chiens comme aide à la thérapie pour aider les soldats traumatisés.Mais ce n'est qu'à partir de 1950, avec les travaux de Boris LEVINSON que l'on considère la naissance de la zoothérapie. En effet, il fût le premier à consacrer des écrits sur les bienfaits des animaux sur l'Homme.Boris LEVINSON était un pédopsychiatre américain. C'est au cours d'une de ses consultations qu'il réussit à mettre en avant le rôle de « catalyseur social » de l'animal. Un jour, Boris LEVINSON avait amené son chien JINGLES à son cabinet. Ce même jour, il avait rendez-vous avec John, un enfant autiste dont les parents étaient désemparés.C'est alors que Jingles part en exploration de l'enfant. Il s'approche de lui et le renifle.Contre toute attente, le petit John se met à caresser Jingles et lui porter de l'attention. A la fin de la séance, John s'est même mis à parler pour demander à son docteur quand il pourrait revoir son nouvel ami.C'est alors que Boris LEVINSON développa la théorie de la « Pet_oriented Child Psychotherapy » : une psychothérapie basée sur une relation enfant- animal.C'est un procédé qui se sert de l'animal familier et éduqué comme médiateur.Sam et Elisabeth Corson, des psychiatres, seront les premiers à développer les travaux de LEVINSON. Ils mirent en place le premier programme de zoothérapie dans une unité psychiatrique à l’Université d’Etat d’Ohio en 1977.Un autre nom va marquer l’histoire de la zoothérapie, celui de François BEIGER. Il est le fondateur de l'Institut Français de Zoothérapie, centre de formation où l'on peut se former à la médiation animale.François BEIGER a un parcours plutôt atypique. D'abord créateur et styliste de mode pendant 16 ans, il a un rêve d'enfant : partir avec des chiens polaires et rejoindre la banquise et les peuples autochtones du froid. En 1953, sa vie se retrouva bouleversée à la naissance de son fils atteint de trisomie. En 1975, il commence à s’intéresser à l'éthologie canine et crée son propre élevage en 1977.Dès lors, il étudie le comportement des chiens et de l'animal en générale et se rend très vite compte du potentiel de stimulation et de motivation qu'il apporte à l'être humain.Par la suite, il partira s'installer au Québec avec ses chiens.Il découvrira auprès des amérindiens de nouvelles valeurs sur la vie : accepter la différence, partager, comprendre la valeur du temps et de la nature.Plus tard, il créera la « Fondation pour la Trisomie », cause qui lui tient très à cœur. Et en 2001, il développa un centre de Zoothérapie et fonda en 2003 le premier Institut Français de Zoothérapie en Isère.


3) Le choix d'un animal médiateur

En médiation animale, nous rencontrons plusieurs espèces d'animaux, très différents les uns des autres en termes de morphologie et de caractère : le chien, le chat, le lapin, le cheval, le poney et même la chouette.Nous nous intéresserons plus particulièrement au chien et au chat.Pour le choix de l'animal, il est important de prendre en compte qu'une médiation animale doit s'effectuer dans le respect de l'animal, mais également dans un cadre sécuritaire pour le patient.Il est choisi non pas en fonction de son physique mais sur ses différentes compétences personnelles, de son tempérament, de ses envies d'entrer en contact avec des humains.Néanmoins, on prendra également en compte la population avec laquelle les professionnels travaillent dans les ateliers de médiation.On peut tout de même relever qu'une bonne familiarisation, notamment avec différents types d'humains, à différents endroits, dans différents contextes, et de bonnes conditions de développement précoce sont la clé pour qu'un animal médiateur soit doté d'une grande homéostasie sensorielle, une bonne gestion émotionnelle et une forte capacité d'adaptation.Les chiens, par exemple, sont souvent éduqués spécialement pour cette activité dès leur plus jeune âge.Mais certains spécialistes en médiation animale pratiquent avec leurs animaux sans pour autant qu'ils aient suivi une « formation » particulière. Dans ce cas, ce sont les traits de caractère spécifiques qui sont utilisés pour travailler avec les patients, afin de leur inculquer des valeurs tel que : le respect du vivant, l'approche d'un animal.

Par exemple, Catherine SADOUN-HAILLARD, Intervenante en médiation animale en milieu carcéral, possède un chien qui ne supporte pas les contacts tactiles. On pourrait penser qu’un tel chien ne conviendrait pas pour une médiation animale. Bien au contraire, c’est ce trait de caractère qui est exploité pour permettre différents apprentissages à l'humain, tels qu’appréhender une autre manière de communiquer avec un animal qu'en le touchant, respecter le désir d'un animal à ne pas être toucher...etc


II) Les différents domaines d'applications

1) Avec le chien

a) Auprès des personnes âgées


En vieillissant, l'être humain voit ses capacités motrices, cognitives, sensorielles et psychiques diminuées.Outre la transformation physique, la personne âgée devient peu à peu dépendante. La vieillesse induit chez l'humain de nombreuses phases de remaniements psychiques. Au cours de ces périodes de remaniements, on peut constater chez certaines personnes, une baisse de l'estime de soi, une perte de confiance en soi et un désinvestissement du monde extérieur.Le chien, dans une médiation animale auprès de personnes âgées, agit alors comme connecteur de la personne avec le monde qui l'entoure.Il va servir de stimulus pour la personne, d'autant plus si celle-ci a perdu ses repères et l'estime d'elle même. Grâce à sa formidable capacité à communiquer avec l'humain, il aide la personne âgée à faire tomber les différentes barrières sociales et psychologiques. Le chien a souvent un rôle de confident et peut être un accélérateur de mise en confiance.Comme il ne juge pas, il envoie des signes de valorisation et permet de redonner de la confiance en elle à la personne âgée.


La crise d'identité Une personne qui vieillit peut avoir des difficultés à se reconnaître à cause de ses modifications physiques.Dans ces circonstances, on fera appel à un chien plutôt vieillissant afin de faire un parallèle avec la propre vie de la personne.En utilisant différentes photos du chien à différents âges, le thérapeute fait parler la personne. Le but étant de lui faire prendre conscience de ses propres changements.Le chien qui vieillit a des poils blancs qui apparaissent, il entend et voit moins bien.La personne pourra se confier au chien sur des choses la concernant, ce qui participera à l'acceptation de ces changements.


Le deuil Le chien peut également être d'une grande aide dans le passage des différentes étapes du deuil.Le deuil est un processus difficile et douloureux, d'autant plus pour un individu dont l'appareil psychique et cognitif peut être abîmé. C’est le cas lorsque l’on avance en âge. On est de plus en plus souvent confronté au décès des personnes qui nous sont proches. Le ressentiment et le deuil deviennent d’autant plus difficile à gérer qu’ils deviennent fréquents et que la personne se retrouve seule, voyant sa famille, ses amis, ses connaissances partir.Le chien interviendra auprès de la personne comme vecteur de parole. Il apportera une oreille et une présence apaisante.Au travers de la caresse, la personne pourra exprimer les sujets qui lui font mal de manière indirecte. Le thérapeute sera là pour réexpliquer les faits afin d'avancer dans les étapes du deuil et ne pas rester « bloqué » à l'une des étapes.


Le syndrome de glissement Lors d’événements particulièrement difficiles psychiquement, certaines personnes peuvent déclencher ce que l'on appelle le « syndrome de glissement », qui se traduit par un refus de soins, un refus de manger ou encore un refus de communiquer. La personne se renferme totalement, il devient alors impossible de rentrer en contact avec elle.Dans ce cas particulier, le chien va permettre de toucher des émotions que le personnel soignant n'est plus en mesure d'atteindre. C'est beaucoup au travers de la communication tactile que le chien travaillera auprès de ces personnes. Il pourra se coucher sur la personne, se laisser caresser, créer un lien avec elle. Le but est de permettre à la personne âgée de s'ouvrir de nouveau.


L'entrée en institution EHPAD La personne âgée qui devient dépendante et se voit obligée d'intégrer une institution EHPAD, doit faire face à la restriction de son cercle de vie géographique et social. Elle rentre en institution, dépendante et avec une énergie grandement diminuée. Elle aura tendance à se replier sur elle-même et se sentir inquiète.Dans ces moments là, les personnes âgées peuvent se montrer très attirées par les animaux.Le chien viendra apporter une présence rassurante et réconfortante. Afin d'ouvrir son espace de vie, la personne âgée pourra, si elle s'en sent capable, aller le promener, dans l'institut dans un premier temps, puis à l'extérieur. Cela permettra de lutter contre l'enfermement.Elle prendra soin de lui en le brossant et en jouant avec lui ce qui stimulera les capacités motrices de la personne.Le chien sera le médiateur entre la personne et l'équipe soignante afin de l'aider à créer de nouvelles relations et s'ouvrir à sa nouvelle vie.


b) Avec les enfants atteints de troubles autistiques


Les enfants autistes sont des enfants atteints de troubles de la communication et d'une limitation des interactions sociales, des centres d'intérêts et des comportements restreints et répétitifs.Un enfant autiste a donc beaucoup de difficultés à communiquer avec les autres et à s'adapter à un environnement. Il vit dans son Umwelt personnel.Les parents et le personnel soignant sont souvent désemparés face à un enfant avec lequel il est impossible de communiquer.Qui de mieux qu'un chien peut venir en aide à ces petits êtres dont la parole fait défaut. Bien que l'humain utilise beaucoup la parole pour communiquer avec les chiens, ce dernier a appris à nous comprendre sans forcément qu'on ait besoin de prononcer des mots. La lecture de notre langage non-verbal et paraverbal est devenue innée chez notre compagnon canin. Au fil des années, les chiens ont appris à décrypter notre gestuelle, ce qui leur permet d'anticiper nos actions. En 2002, Martin et Farnum ont mené une étude sur un groupe d'enfants, atteints de troubles envahissant du développement, âgé entre 3 et 13 ans. Cette étude est menée sur 45 séances (15 séances menées sous 3 conditions de recherches) de 15 min, à raison de 3 séances par semaine.Dans la première condition, il y avait la présence du thérapeute avec une balle (en tant que jouet non social).Dans la seconde, le thérapeute est accompagné d'un chien en peluche. Et dans la dernière condition, un chien vivant a été placé avec le thérapeute. Utiliser plusieurs conditions différentes va permettre de mettre en avant si les enfants sont plus intéressés par ce qui leur est proposé en présence du chien vivant.Les temps de présence et de durée au niveau du comportement et au niveau des verbalisations de l’enfant seront observés et comparés en fonction des trois mises en situation.Les résultats de ces recherches ont montré que les enfants riaient plus, et de plus en plus en présence du chien vivant. Ils étaient d'humeur plus enjouée et avaient plus d'énergie. Lors des séances, les enfants gardaient leur regard sur le chien. Ils leur parlaient beaucoup plus facilement et répondaient plus aux questions et demandes des thérapeutes. Le nombre de battements de mains étaient également plus important.A contrario, les effets positifs de la présence du chien étaient à double tranchant. Si les enfants parlaient plus au sujet du chien, ils parlaient beaucoup moins au sujet de leur thérapeute car le temps passé à parler du chien en laissait moins pour parler de soi.Idem pour le regard, les enfants fixaient leur regard sur le chien mais beaucoup moins sur leur thérapeute par rapport aux deux autres conditions.Cette expérience a tout de même mis en évidence que la Thérapie Assistée par le chien peut améliorer grandement l'aide apportée aux enfants.En 2003, Carter et Koegel ont mené une étude visant à incorporer des chiens (et également des lamas et des lapins) en séance d'ergothérapie. Le but était de comparer la fréquence des interactions sociales et l'utilisation du langage. Cette étude a été menée sur 15 semaines. Les activités d'ergothérapie ont été axées sur l'intégration sensorielle pour faciliter l'utilisation du langage et sur les compétences sensorielles et motrices.Les résultats de l'étude démontrent que les enfants utilisaient beaucoup plus le langage et avaient beaucoup plus d'interactions sociales dans les séances où le chien était présent.Le chien a été une source de motivation, un renforçateur qui a permis aux enfants d'être plus facilement actifs et d’évoluer plus facilement.L'intégration du chien auprès des enfants autistes a montré une réduction de l’anxiété de ces derniers et une augmentation des périodes de calme. L'enfant a moins de crises de colère.On observe une amélioration des comportements d'impulsivité, d'hyperactivité. Le chien agît sur l’enfant comme pont émotionnel et catalyseur social. Grâce à lui, l'enfant s'ouvre à des interactions nouvelles et devient déclencheur de parole du petit. En présence du chien, l'enfant ressent un grand sentiment de sécurité et de confiance.


c) En milieu carcéral


En prison, l'enfermement engendre des comportements allant du repli sur soi jusqu'au suicide pour les cas les plus graves. La perte de liberté peut provoquer une baisse de la confiance et de l'estime de soi ou bien un fort sentiment de colère et de frustration menant parfois à des conduites violentes. Les détenus sont sous constante surveillance, souvent jugés à cause de leurs actions passées, ils perdent peu à peu l'image d'eux-mêmes en tant qu'Homme.Le nombre de suicides en prison est encore important. En France, selon la Direction Administrative Pénitentiaire, 131 suicides ont été comptabilisés en 2018 contre 117 en 2017. L'ouverture de programme de médiation animale en milieu carcéral a pour but d'aider à prévenir les suicides.L'intégration des chiens dans les prisons permettent aux détenus de créer un lien avec eux. Le chien leur apporte alors une présence apaisante et réconfortante. Il n'est pas là pour les juger, et s'occuper de lui permet aux détenus de s'humaniser de nouveau. Ce ne sont pas des monstres, malgré le fait qu'ils soient en prison, la présence du chien leur permet de se voir de nouveau comme des humains.

L'association HandiChien propose un programme d'éducation des chiens d'assistance par les détenus. Ainsi, ce derniers se voient investis d'une mission, ce qui leur permet de se responsabiliser et de prendre conscience qu'ils sont capables d'altruisme. Grâce à eux, le coût de formation du chien, près de 13000€, est réduit et donc permet de former plus d’animaux.Les chiens éduqués partiront auprès de personnes handicapées, ils devront soutenir des personnes en difficulté psychologique, intellectuelle, sociale ou physique, d'où l'importance de prendre cette éducation très au sérieux.Avec cette activité, cette responsabilité, les détenus retrouvent l'estime d'eux-mêmes et ouvrent une porte vers la réinsertion et la reconstruction de soi.Chaque séance avec un chien leur permet de sortir de leur isolement. Cette présence les motive à faire quelque chose de leur temps carcéral. La Fondation 30 millions d'amis propose un autre programme de médiation animale en milieu carcéral. Il s’agit de mettre en relation des prisonniers tout en offrant une seconde chance à des animaux.Les chiens proposés ont souvent un passé douloureux. Cela permet aux détenus de faire un parallèle avec leur propre vécu. Un chien abandonné peut se reconstruire si on lui accorde l’attention et l’amour qui sont nécessaires.Ce sera le rôle des détenus : réapprendre aux chiens à faire confiance, à ne plus avoir peur, leur permettre de se reconstruire afin d’être adopté par une famille aimante. Cette énergie ainsi recentrée sur le chien réduit leur anxiété et rends plus supportable leur détention.Aux Etats-Unis, « Pittbull et Prisonniers » emploie d’anciens détenus pour prendre soin des pittbulls. Ce sont des chiens dont la réputation les précède : chiens violents, dangereux…C’est une chance offerte à la fois aux chiens et aux humains. Les détenus prennent soin des chiens et aident Tia Torres, fondatrice de l’association, à reprendre leur éducation. De ce fait, ils apprennent qu’on peut éduquer sans violence.

Comme à Rennes avec l’association Umanima, 12 des 190 établissements pénitentiaires français ont mis en place un programme de médiation par l’animal pour prévenir la récidive.Ces actions ont un réel succès auprès des détenus, qui insistent pour devenir référents d’un compagnon canin. Les référents sont des personnes désignées par la direction ou qui ont fait une demande écrite pour s’occuper d’un animal durant toute leur détention. La présence des chiens leur permet de gagner en confiance et les aide à se réinsérer professionnellement.


2) Avec le chat


a) Auprès des personnes vulnérables


Les personnes âgées On rencontre souvent des chats auprès des personnes âgées car il est compliqué d’avoir un chien quand on commence ne plus avoir l’énergie et la force nécessaire pour répondre correctement à ses besoins. Et le chat, au même titre que le chien, apporte son lot de bienfaits. L’association « Les petits frères des pauvres » a recueilli un chaton de 4 mois, Noisette, au sein d’une unité de vie destinée aux personnes âgées. Et depuis son arrivée, le personnel a pu constater une redynamisation des résidents.En effet, le petit chaton plein d’énergie a insufflé un air nouveau à ces personnes. Elles passent leur journée à jouer avec, la chercher, la câliner, s’en occuper. Le quotidien des personnes âgées est boosté par la présence de Noisette, Ce qui rend leur vie moins monotone et moins routinière car les journées ne sont jamais les mêmes. De plus, cela leur permet de s’ouvrir d’avantage aux autres résidents et donc de ne plus se renfermer sur eux-mêmes. Les personnes âgées sont plus enjouées et leur moral est en hausse. Le fait de s’occuper d’un être plus vulnérable qu’eux leur donne le sentiment d’être utiles et de porter une responsabilité.Pendant les temps de repos où le chaton vient se poser sur leurs genoux, les personnes âgées la caressent, lui parlent, se confient et profitent des effets bienfaiteurs d’une séance de ronron.Le chat est souvent raviveur de souvenirs pour une personne âgée. En présence d’un chat, les personnes se laissent souvent aller, replongent dans leur passé, se remémorent les moments heureux et importants pour elles.La présence de Noisette a favorisé non seulement le bien-être mental mais dynamise les capacités physiques. Quand les personnes caressent le chat, elles travaillent leur motricité.Par sa simple présence, le chat permet à la personne âgée de rompre avec l’isolement et de ne plus se sentir seule.


Les enfants autistes En 2018, la revue « Frontiers in veterinary » a publié une étude proposée aux familles ayant un enfant atteint d’autisme.L’étude émettait l’hypothèse qu’un chat au caractère calme et relaxé pouvait être un compagnon thérapeutique pour un enfant autiste, en lui apportant du réconfort et de l’apaisement, mais aussi facilitant le comportement social de l’enfant.Le but était d’étudier la relation chats-personnes autistes. Cette étude s’est déroulée en 2 phases. La première a été réalisée via un questionnaire en ligne et la seconde par le biais d’un entretien avec les familles afin de valider ou non les bénéfices de la présence du chat. L’étude a été menée auprès de 64 familles ayant un enfant diagnostiqué autiste et qui pour certaines avaient un chat.Il a découlé de l’étude que les chats interagissaient avec les enfants et se montraient, de manière générale, moins agressifs envers eux. Les enfants étaient demandeurs d’interactions avec les chats. Les parents ont constaté que leur enfant communiquait beaucoup plus avec le chat et que celui-ci était un régulateur de l’humeur de l’enfant.Pour illustrer ce propos, je vais aborder le célèbre cas de la petite Iris Grace et de son chat Thula.Iris est une petite fille, de 8 ans aujourd’hui, qui a été diagnostiquée « autiste sévère ». Elle parlait peu voir pas et avait beaucoup de mal à interagir avec les autres. Comme la plupart des enfants autistes, elle avait de graves déficiences dans l’apprentissage du langage et du développement psychomoteur. Elle a suivi différentes thérapies avec des animaux mais aucune ne s’est montrée efficace.Quand Iris a été diagnostiquée, sa mère a dû faire face à la peur que sa fille ne soit jamais capable de vivre comme les autres, un manque de soutien et une incompréhension totale. Elle a demandé de l’aide à des associations mais a trouvé portes closes car celles-ci n’avaient pas le financement nécessaire.Arabella, la maman d’Iris, s’est alors tournée vers les livres afin de trouver des solutions qui aideraient Iris à avancer et à mieux la comprendre. Elle a d’ailleurs réussi à entrer en contact avec Iris au travers de la peinture.Après beaucoup de travail, vers ses 3 ans, Iris a suffisamment évolué pour qu’une entrée à l’école soit envisageable. Elle n’y restera malheureusement que 3 semaines car elle ne supportait pas l’ « intrusion » des autres enfants dans la bulle qu’elle essayait de créer.Sa mère prend alors la décision de la scolariser à domicile.Iris avait beaucoup de mal à vivre à l’extérieur de sa maison, elle ne faisait donc que peu d’activités. En 2014, Arabella décida d’adopter Thula, un chaton Maine Coon, ce qui deviendra un tournant dans la vie de la petite fille. Une magie s’opéra dès le 1er jour. Iris s’est montrée curieuse et toucha la fourrure de Thula avec ses doigts. Elles sont devenues, dès lors, inséparables. Thula suit Iris partout et celle-ci a appris à s’ouvrir au monde, sortir, danser, aller à la piscine. La présence de Thula lui a redonné confiance et lui a permis de vaincre ses peurs.Iris peint énormément. Le style de ses toiles a beaucoup changé, passant de nuances sombres à des teintes lumineuses et pleines d’effets.Son père a même décidé d’ouvrir une galerie pour encourager les parents des enfants autistes.


Les enfants hospitalisés Certains enfants atteints de maladies graves, tel que le cancer, sont souvent obligés de rester à l’hôpital car leur système immunitaire ne leur permet pas de sortir.Ils doivent supporter l’enfermement, la solitude pour les enfants dont les parents ne peuvent pas rester avec eux et les effets lourds de leurs soins.A l’hôpital, on ne peut pas forcément emmener de gros animaux, c’est pourquoi nous pouvons souvent rencontrer des lapins, des rongeurs mais aussi parfois des chats.Outre le pouvoir magique que le ronronnement leur apporte, la présence du chat lors des séances de médiation leur permet de quitter leur chambre un moment et de voir d’autres enfants, ces séances se déroulant la plupart du temps dans des salles spécialement prévues à cet effet. Cela leur permet de se couper de l’isolement.Quand les enfants savent qu’ils vont rencontrer des chats, ou d’autres animaux, ils acceptent mieux les soins. Cela diminue le niveau de leur angoisse et les séquelles que cela peut engendrer.Pour des raisons évidentes d’hygiène, tout animal participant à ce genre de médiation dans les hôpitaux doit avoir un suivi vétérinaire très strict et régulier afin de prévenir de la transmission d’une zoonose aux enfants.


b) En milieu carcéral


Le chien n’est pas le seul animal à côtoyer des prisonniers. Le chat ajoute également sa pierre à l’édifice de la réinsertion. De nombreuses associations utilisent les chats en médiation animale dans les prisons.En 2013, le centre de détention de Gwinnett County en Géorgie aux Etats-Unis a accueilli des chatons abandonnés, menacés pour la plupart d’euthanasie.Les détenues, des femmes principalement, sont chargées de s’en occuper, de les sociabiliser, d’entretenir leurs litières, de les nourrir. Leur objectif est de guider les petits félins jusqu’à l’adoption. Certaines d’entre elles en ont même adoptés un.Les bénéfices de ce programme sont mutuels. Les chatons sont sauvés de l’euthanasie, pris en charge jusqu’ ce qu’ils trouvent une famille aimante. Les détenues, quant à elles, bénéficient des bienfaits de la présence des petits félins. Leur quotidien est boosté, la dépression diminue, elles ont la responsabilité d’un être vivant, fragile, à qui elles doivent enseigner des choses, faire vivre des expériences afin que ces petits chats deviennent de grands chats, biens dans leurs pattes.Les prisonnières peuvent rencontrer et échanger avec les familles adoptantes, lorsque le chaton à leur charge à le bonheur de trouver un nouveau foyer. Cela leur permet de s’ouvrir à de nouvelles personnes et partager le vécu qu’elles ont pu avoir avec le chaton. Depuis 2015, l’association Protection League a également initié un programme de médiation animale au sein de la prison de Pendleton en Indiana. En relation avec le refuge FORWARD, des chats, souvent issus de maltraitance, sont confiés aux détenus. La médiation animale à l’aide des chats permet à ceux-ci de reprendre confiance en eux.Les chats vivent sur place et reçoivent douceur et amour de la part des prisonniers qui prennent leur rôle très à cœur. Le contact avec le chat est bénéfique pour eux. En effet, leur attention est portée sur le félin et le fait d’être responsable d’un être vivant vulnérable leur rappelle leur valeur en tant qu’humain. Les chats, quant eux, se réhabituent à l’homme et réapprennent à faire confiance.Quand les prisonniers sont interrogés sur l’intérêt de s’occuper d’un animal, certains répondent que c’est la première fois qu’ils s’autorisent à prendre soin de quelque chose et à aimer.Le programme apprend aux détenus la responsabilité, la manière de vivre en groupe en utilisant des méthodes non violentes, et surtout qu’ils peuvent malgré tout recevoir l’amour inconditionnel d’un félin sans jugement.Barry Matlock, un détenu qui a bénéficié de ce dispositif, a déclaré : « L’amour peut changer quiconque a été torturé dans son passé ».Aux Etats-Unis, depuis 2012, 39 états ont adhéré à des programmes de médiation animale en prison.


c) La Ronron-thérapie.


On ne peut pas parler de Ronron-thérapie sans parler de Jean-Yves Gauchet, vétérinaire toulousain instigateur de cette nouvelle pratique. Selon sa définition, la « Ronron-thérapie » est la manière d’utiliser la faculté d’un chat à nous calmer par son ronronnement.Le ronronnement est un son de basse fréquence (25-50 Hz) émis par le chat en situation de bienêtre, de stress ou de douleur. Le ronronnement est le premier son émis par le chaton, au bout du 2ème jour d’existence. Il se déclenche essentiellement pendant la tétée, en réponse au ronronnement maternel.Il existe plusieurs hypothèses sur le mécanisme du ronronnement.Dans les années 1850, le professeur Colin émet celle que le chat possèderait des cordes vocales supplémentaires dont une centrale qui provoquerait le ronronnement. Cette explication tiendra jusqu’en 1950.Par la suite, le physiologiste Hussel avance l’idée d’une contraction myoélastique des muscles laryngés dictés par une tension émotionnelle.Puis Mac Cuiston met en cause « l’hémodynamique du chat ». Selon lui, le ronronnement naîtrait au sein de la veine cave caudale, juste avant son passage au niveau du diaphragme. Le ronronnement apparaitrait lors d’une augmentation du débit sanguin dû une émotion ou de la détresse physiologique.En 1969, Denis repart sur la piste laryngée et assure que les vibrations proviennent de l’air volontaire des muscles du larynx.Ce n’est qu’au cours des années 1970, que Remmers et Gautier apportent l’explication qui tient lieu de vérité physiologique contemporaine :« Le ronronnement résulte de l’activation intermittente laryngée intrinsèque, qui se manifeste par des séries de bouffées électromyographiques très régulières et stéréotypées intervenant 20 à 30 fois par seconde. Chaque bouffée provoque la fermeture de la glotte et la mise en place d’une pression transglottique qui engendre le son du ronronnement ».

Les chercheurs de The Animals Voice, ressource américaine indépendante en matière de droits des animaux, ont trouvé des statistiques dans les universités vétérinaires qui prouvent que le chat, à lésion égale, se remettrait au moins 3 fois plus rapidement et aurait 5 fois moins de séquelles par rapport à un chienLe ronronnement du chat est apaisant pour lui-même mais également pour l’humain. Il diminue la tension artérielle, par conséquent, les risques de problèmes cardiovasculaires et booste les défenses immunitaires. Le chat agit sur nous, tel un antistress, un antidépresseur.En 2002, Jean-Yves GAUCHET a mené une expérience avec 50 volontaires afin de comprendre le mécanisme du ronronnement.Ces volontaires ont écouté le son du ronronnement d’un chat pendant 30 minutes. A la fin du test, ils ont affirmé avoir ressenti du bien-être, de la sérénité et ont eu des facilités à s’endormir.Ce sentiment d’apaisement serait dû à la basse fréquence. Le son du ronronnement, de 20 à 50Hz, chemine jusqu’au centre des émotions du cerveau, à travers le circuit Hippocampe-Amygdale. On dit souvent qu’il joue le rôle de « madeleine de proust », nous ramenant vers les émotions de notre enfance.Les vibrations émises sont également utilisées dans le domaine médical pour accélérer la cicatrisation tissulaire, osseuse et musculaire.Le ronronnement du chat éveille les récepteurs situés sous la peau, ce qui génèrent une sensation de plaisir. Notre cerveau libère alors les hormones du bonheur, la dopamine.La Ronron-thérapie se répand de plus en plus, notamment au Japon et aux Etats-Unis mais également en France, et sort de l’hôpital pour conquérir de nouveaux territoires.


Les bars à chats Il s’agit d’un concept originaire du Japon et de Taiwan. Les premiers bars à chats sont apparus à Paris en 2013 puis se sont développés dans d’autres villes.Le principe de ces espaces est simple : profiter de la présence des petits poilus pour câliner et se détendre en prenant un verre. Les bars à chats sont très appréciés notamment par des clients qui adorent les chats mais qui sont dans l’impossibilité d’en adopter un, où qui n’osent pas encore franchir le pas.Le bénéfice du bar à chats est double. Les clients profitent d’un endroit où ils peuvent se détendre et profiter de tous les bienfaits de ces boules de poils. Pour la plupart les chats présents dans ces bars proviennent de refuges et sont proposés à l’adoption.


Les entreprises Des entreprises commencent à intégrer les chats au sein de leurs effectifs.Au Japon, une jeune société, Ferray Corporation, a décidé d’adopter 9 chats qui ont le droit de déambuler librement dans les locaux. La présence des chats a provoqué une diminution du stress chez les employés et par conséquent, augmenté leur productivité. De plus, la société encourage ses employés, moyennant une prime de 35€, à adopter des chats, tout en les autorisant à les emmener sur le lieu de travail.Purina s’est engagé dans le projet Pets At Work, c'est-à-dire l’intégration des animaux domestiques sur le lieu de travail. Ils ont pour objectif de convertir 200 entreprises d’ici 2020.


Les écoles Michèle BOURTON, ancienne enseignante, dont l’enfance a été particulièrement difficile, a réussi à reprendre pied grâce aux chats. Cela a été son moteur pour fonder une nouvelle pédagogie basée sur la Ronron-thérapie : la pédagogie Candide. Elle ouvre un établissement à l’Isle-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse où elles accueillent des enfants du CP à la 3ème. Ces élèves sont entourés de 15 chats qui vont et viennent à leur guise au sein de l’école. Les enseignants sont ravis de cette méthodologie car ils constatent que les enfants sont plus détendus et arrivent mieux à se concentrer.La présence des chats en classe, bien qu’un peu envahissante par moment (ils adorent faire de la Position d’Occupation de l’Espace sur les cahiers), permet de sortir les enfants du stress de l’école et du travail. Ils sont le parfait antidote à la déprime.


III) Et le bien-être animal dans tout ça ?


Bien des études montrent à quel point chiens et chats nous apportent du bien-être.

Ouverture aux autres, reprise de la confiance et de l’estime de soi, vecteur de parole, raviveur de souvenirs, soutien psychologique, antistress, antidépresseur, améliorateur de capacités motrices, aide sur la santé physique, prévention de certaines maladies, on ne compte plus les bienfaits qu’ils nous offrent.

Quand nous sommes dans une période de détresse, nos animaux de compagnie répondent toujours présents pour nous remonter le moral à coups de léchouille sur le visage ou de ronron sur les genoux.

Ils nous apaisent, c’est certain mais et nous ? Que leur apporte-t-on ?

En médiation animale, nous nous aidons des chiens et des chats pour rendre le quotidien des personnes en difficultés moins pesant.

Afin que le chien soit déclaré apte à effectuer une médiation animale, il doit suivre une éducation très stricte. De manière positive, on va conditionner le chien à répondre aux demandes des humains, tel que s’assoir, ne pas se montrer trop brusque, ne pas sauter sur les personnes, se laisser approcher et caresser. Tout cela sans lui demander véritablement son avis.

On ne force pas le chien à faire les choses s’il n’a pas envie, néanmoins s’il avait le choix, le ferait-il vraiment ?

Les activités proposées en médiation animale avec le chien sont surtout axées sur les sens et notamment le toucher (par les caresses) et les jeux de balles et de cordes (lancer ou tirer).

On peut se demander si ce type d’activités convient pour le bien-être du chien.

Des études ont prouvé que les jeux de balles et de cordes avaient des effets nocifs sur la santé du chien.

Outre l’interaction positive que cela engendre pour le bénéficiaire, ces jeux sont générateurs d’excitation. Même si un chien a une bonne gestion émotionnelle, l’excitation provoque une sécrétion d’hormones : l’adrénaline et le cortisol qui sont des hormones du stress. Ces hormones mettent du temps pour être évacuer du corps, 7 jours pour l’adrénaline et 40 jours pour le cortisol. Ainsi, si l’on positionne le chien dans des états

d’excitation de manière trop fréquente cela engendre un stress chronique qui affaiblit les défenses immunitaires, et qui aura pour conséquences à terme que le chien sera plus facilement sujet à la maladie.

De plus, il est important de rappeler que le lancer de balle réveille l’instinct de poursuite chez le chien, et que le tir à la corde l’incite à ne pas lâcher sa prise. Des pratiques qu’on veut certainement éviter en médiation animale.


Nos compagnons canins sont des éponges émotionnelles. En effet, à chaque fois que nous ressentons une émotion positive (joie, excitation) ou négative (tristesse colère), ils le ressentent et cela a une répercussion sur leur comportement.

La contagion émotionnelle est une source de stress pour un chien, qu’il soit positif ou négatif. Que se passe t-il si nos compagnons absorbent trop nos émotions ? Si le stress devient trop fort et que le chien n’arrive plus à le gérer, on peut voir apparaître des comportements adaptatifs, tel que le léchage intempestif qui provoque des lésions ou bien l’alopécie.

Bien qu’il faille reconnaître la formidable compétence d’un chien à nous venir en aide, tout cela n’est pas bon forcément pour lui. Les activités de médiation animale devraient être très limitées en termes de nombre de séance et de durée afin que le chien puisse libérer les tensions et se détendre un maximum pour évacuer tout le stress. L’idéal étant d’avoir plusieurs chiens à disposition afin que chaque chien puisse éliminer suffisamment entre deux séances de travail.

De plus, un autre point important est à aborder quand on veut faire de la médiation animale. L’altruisme seul ne suffit pas, une connaissance du chien est indispensable. Pour se faire, il est important que le personnel thérapeutique se forme afin de comprendre le comportement du chien, comprendre ses besoins, comprendre quand il est temps de mettre fin à une médiation.

Il est important de connaître son animal par cœur. Pour cela, il faut savoir reconnaître de nombreux signaux : les signaux de confort pour savoir quand le chien se sent bien ; les signaux de stress afin de comprendre les situations qui les déclenchent et qui pourraient basculer en stress chronique s’ils ne sont pas entendus ; les différentes étapes menant à une agression, bien qu’un chien de médiation doit être dépourvu d’agressivité, un geste maladroit ou quelque chose d’inattendu peuvent provoquer des accidents même si le chien à une gestion émotionnelle élevée. De plus connaître ces différentes étapes permet de les prévenir.

En résumé, il faut être à l’écoute du patient mais également à l’écoute du chien si on veut qu’il continue à prodiguer ses bons soins.

Le chat est devenu au fil des années l’animal de prédilection des français. Qui n’aime pas caresser son chat venu se poser sur nos genoux, ou ailleurs, et profiter de sa douce mélodie ronronnesque ?

Le chat nous apporte son lot de bénéfice : la présence, la détente, la santé (la prévention des maladies respiratoires), l’occupation, la responsabilité. Tant de choses qui peuvent paraître superflues mais qui, quand on en est privé, deviennent indispensables.

Chez le chat nous pouvons compter sur le fabuleux pouvoir de son ronronnement. Nous avons pu voir que celui-ci pouvait apporter nombres de bienfaits sur la santé, le stress, le moral. Le chat est un véritable thérapeute à lui tout seul.

Néanmoins, il ne faut pas oublier que le chat n’est pas un animal social. Ce qui lui vaut souvent d’avoir l’étiquette d’être indépendant. Bien qu’il ait besoin de l’humain, un minimum depuis la domestication, et qu’il sache faire preuve de socialité, le chat n’est pas un adepte des contacts trop souvent répétés.

Il peut avoir envie de créer un lien avec un individu, mais attention si ses limites sont dépassées, on verra apparaître un caressé-mordeur. C'est-à-dire qu’il va arriver un moment où le chat va en avoir assez, il va envoyer un certains nombres de signes

(regard de la main, léchage, se déplacer …), et si vous ne les comprenez pas, il commencera à mordre et griffer la main qui viendra le caresser.


Ici encore l’importance de la formation du personnel thérapeutique est essentielle. Pour travailler avec un chat, il faut le connaître, lui, ses besoins et son comportement. De plus, notre ami félin est un animal pour qui le domaine de vie est très important.

En médiation animale, il est souvent amené à être déplacé et changé d’endroit. Bien qu’on puisse choisir un chat avec une bonne capacité d’adaptation, une bonne homéostasie sensorielle et une bonne gestion émotionnelle, cela ne répond pas aux besoins nécessaires à son bien-être.

Un chat a besoin de marquer, pour rendre l’endroit plus sécurisant et apaisant, il faut donc prévoir des spots de marquage suffisant. Hors, on ne peut pas toujours emmener un arbre à chat.

L’idéal serait que les chats vivent sur place avec la possibilité de se déplacer librement. Bien sûr, cela ne peut pas forcément être mis en place, ni simplement, ni facilement. Notamment en milieu hospitalier où les mesures d’hygiènes doivent être irréprochables.

Le principe de certaines prisons me parait être un compromis satisfaisant. En effet, des salles de présence sont mises à la disposition des détenus afin qu’ils puissent être en contact avec les animaux.

On pourrait imaginer qu’à défaut de pouvoir circuler dans les locaux, les chats de médiation pourraient avoir une salle dédiée où ils pourraient rester en permanence. Ce qui éviterait les trop fréquents changements de domaine de vie. Ce seraient aux bénéficiaires de se déplacer auprès des chats afin de profiter de leurs bienfaits car si un chat est en bien-être, il apporte plus de plaisir à son tour.

En complément, on pourrait proposer aux bénéficiaires de la médiation animale de participer à l’enrichissement du milieu des chats, ce qui permettrait de créer une activité ludique au profit de tous.


Conclusion


On ne peut qu’admettre les formidables bienfaits que nous apportent nos animaux de compagnie. Grâce à eux, notre stress diminue, ils nous protègent des maladies cardiorespiratoires, Ils nous permettent de reprendre confiance en nous. Ils sont générateurs de bonne humeur. Ils nous motivent et nous poussent à nous dépasser. Ils sont des catalyseurs sociaux, ce qui nous permet de nous ouvrir aux autres. Ils nous permettent de nous souvenir.

Peut-être que notre espérance de vie se verra augmentée grâce à leur bon soins. En contrepartie, nous devons leur rendre la pareille. Prendre soin d’eux, répondre à leurs besoins, leur donner toute l’affection dont nous sommes capable afin que leurs vies soient aussi agréables et heureuses que celles qu’ils nous offrent.

Et si les humains n’étaient pas les seuls à pouvoir profiter des bienfaits qu’apportent chiens et chats ?

Après tout, le ronronnement du chat a des vertus thérapeutiques sur le chat lui-même et sur les humains, alors on peut penser que cette capacité peut servir également à d’autres espèces.

En Pologne, un chat noir fût pris en charge dans une clinique vétérinaire de la ville de

Bydgoszcz, il souffrait d’une affection des voies respiratoires.

Lucy Kuziel-Zawalich, qui s’est occupée de lui, a jugé que son état était si dramatique qu’il avait peu d’espoir de survie. Arrivé chez le vétérinaire, il ne pouvait pas approcher les autres animaux et perdait ses poils. Il a dû être isolé dans un bureau. Par miracle, il a réussi à retrouver la santé. Lucy ne lui donnait que quelques jours, mais apparemment, il en avait décidé autrement. Alors que tout espoir semblait perdu, il se remit à ronronner et à bouger. Lucy a alors mis tout en œuvre pour le sauver

Il a finit par retrouver la santé. Dès lors, il accompagna les autres animaux malades ou en postopératoire dans leur convalescence.

Lucy a même constaté que grâce à lui, des animaux condamnés trouvaient le chemin de la guérison. Elle décida alors d’appeler le petit chat Rademenes, connu également comme le chat infirmier, en référence à un chat noir qui exauce les vœux.


On parle du bienfait du ronronnement mais parfois la seule présence suffit à améliorer les conditions de vie.

Une petite anecdote sur l’histoire d’un chat, que nous appellerons H, qui vivait cloîtré à l’étage d’une maison. Il avait trop peur de descendre à cause de la présence du chien. Un jour, un autre chat M, un peu plus jeune et qui n’a pas peur des chiens, est venu en pension quelques jours pendant les vacances. Pendant toute la durée du séjour, H a changé de comportement, il redescendait pour sortir à l’extérieur ou juste pour vérifier ce qu’il se passait en bas. Une fois que M fût reparti, la peur est revenue et H avait de nouveau réduit son espace de vie à l’étage. Ses propriétaires ont décidé de prendre le pari d’adopter un autre chat afin qu’il reprenne confiance. Depuis, avec quelques aménagements supplémentaires et la présence de G, le nouveau venu, H a repris confiance, bien que toujours méfiant vis-à-vis du chien, il redescend et mène à nouveau sa vie de chat.

Les chiens, ils ne sont pas en reste non plus en termes d’aide. On parle plus de chiens de soutien que de chiens infirmiers mais les bienfaits qui en ressortent sont tout aussi louables.

En effet, quand un chien a été abîmé ou que sa sociabilisation à l’homme n’a pas été optimale, on utilise souvent la présence d’un ou plusieurs chiens afin que celui-ci se sente plus à l’aise en présence des humains. La présence du ou des chiens permettra de créer une association positive avec les hommes. Il apprendra qu’il n’a rien à craindre et développera petit à petit sa confiance en l’humain. Ce type de chien est d’une très grande sensibilité, le support d’un ou plusieurs chiens est plus que bénéfique pour son développement.

Nos animaux de compagnie ont la capacité de ressentir de l’empathie c'est-à-dire la faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent. C’est grâce à cette empathie qu’ils sont capables de saisir nos émotions et comprendre les langages même si l’individu en face ne fait pas partie de la même espèce que lui.

Peu d’études ont été menées pour prouver les bienfaits que les chiens et les chats peuvent s’apporter entre eux. Pourtant, quand on les observe attentivement, on ne peut que le constater.


Bibliographie

- L’enfant et la médiation animale de François BEIGER

- Eduquer les animaux – La zoothérapie au service des jeunes en difficultés de François BEIGER

- La zoothérapie auprès des personnes âgées de François BEIGER et Gaëlle BIBOU

- Autisme et Zoothérapie – Communication et apprentissages par la médiation animale de François BEIGER et Aurélie JEAN

- La Ronron-thérapie de Véronique AÏACHE

- Rapport de stage en milieu carcéral de Catherine SADOUN-HAILLARD

- Cours Animautopia

- Différents articles sur la Ronron-thérapie

- Reportages sur la médiation animale.


Merci de m’avoir lue !


Patricia Eymard, Educateur-Comportementaliste spécialiste du chat et du chien


1 781 vues0 commentaire

Comentários


Os comentários foram desativados.
bottom of page